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Se préparer à avoir un bébé

Quand le désir d'enfant n'est pas partagé


Ecrit le 02/01/2024 par Eloïse Dohmen, Rédactrice et sophrologue
Modifié le 16/05/2024

Entre projet personnel et projet de couple, le désir d'enfant s'entoure d'amour et d'une période de bonheur liée à la conception, puis à l'attente du bébé. Mais, comment faire quand l'un ou l'autre des conjoints, homme ou femme, ne veut pas fonder une famille ou redoute de devenir parent ? Faut-il insister ? Essayer de comprendre, de se mettre à sa place ? Patienter quelques années ? Mettre fin à la relation ? Ou faut-il renoncer au bonheur d'attendre un bébé quand il n'est pas partagé ? Point d'étape autour d'une réflexion souvent difficile à mener.

Devenir parents : une norme sociétale de bonheur

« Et maintenant, vous allez faire un bébé ? », « Et le deuxième, c'est pour quand ? » : autant de questions présentes à chaque étape, ou presque, de la vie d'un couple. Quelques mois d'amour et de bonheur, après le mariage, après le premier et même le deuxième enfant... Elles soulignent le fait que devenir parents s'établit encore aujourd'hui pour une majorité, comme une norme de réalisation de soi et du couple, un passage quasi obligatoire - surtout pour les femmes - vers le bonheur et une certaine forme de légitimité.

À plus forte raison depuis la généralisation de la contraception, faire un enfant ou des enfants est un choix autant qu'un droit. Exit la notion de devoir. Il résulte d'une envie de maternité ou de paternité, d'un projet parental et familial, d'un souhait de construire et de transmettre. Un choix qui laisse la porte ouverte aux divergences d'opinions.

Projet de grossesse non partagé : comprendre pourquoi

Les raisons qui amènent un homme ou une femme à ne pas ou plus vouloir devenir père ou mère, peuvent être nombreuses et parfois remonter à sa plus tendre enfance. Pour les connaître, prendre le temps de discuter et d'échanger à propos de la situation que vous vivez est essentiel.

Des enfants d'un premier couple

C'est sa seconde union et votre partenaire a déjà des enfants plus ou moins grands et en partie élevés par autre conjoint. Les couches et les biberons ne sont qu'un lointain souvenir qu'il ou elle ne souhaite pas raviver. Les années crèche, maladies infantiles et école maternelle sont bel et bien terminées.

Il ou elle n'est pas prêt(e)

Parce que l'horloge biologique ne sonne pas à la même heure pour tout le monde, il se peut qu'il ou elle ne soit pas prêt ou prête à mettre un enfant au monde pour le moment. Faire preuve de patience peut lui permettre d'imaginer, de conceptualiser votre désir de fonder une famille et peut-être, d'en faire le sien.

Le refus de devenir parent

L’amour de votre vie ne souhaite simplement pas avoir d’enfant. Là encore, les motifs de cette décision peuvent être variés, parfois irréversibles et même douloureux quand ils trouvent leurs racines dans le passé.

  • Une enfance compliquée

Devenir parent, ce n'est pas uniquement faire naître un enfant. C'est aussi savoir se regarder en face, se remettre en question et en quelque sorte, procéder à une introspection. Parce qu'ils ne veulent pas reproduire les erreurs commises par leurs parents, ou rencontrer les mêmes difficultés dans leur vie de famille, certains préfèrent ne pas avoir d'enfant.

  • Des craintes face à l'avenir

Changement climatique, épuisement des ressources, crises financières et sanitaires, instabilité professionnelle… Autant de causes potentielles pour refuser de devenir papa ou maman. Avoir la capacité d'assurer un avenir le plus agréable possible et une situation matérielle stable à son ou ses enfants peut effectivement peser lourdement sur la prise de décision.

  • Un souhait d'indépendance

Aujourd'hui, plus rien n'interdit aux hommes comme aux femmes de vivre leur vie personnelle et professionnelle comme ils l'entendent, de profiter de leur salaire et de leur temps libre comme ils le souhaitent. Ce besoin d'indépendance des couples dans leur relation peut aller à l'encontre de celui de procréer.

Également, de plus en plus de femmes revendiquent le droit de disposer librement de leur corps sans subir les pressions de la société. À travers le monde, ceux que l'on appelle « childfree » (littéralement « sans enfant ») font ainsi entendre leurs voix.

Selon une enquête de la VUB menée en 2018, plus d’un Belge sur 10, âgé de 25 à 35 ans, ne souhaiterait pas avoir d’enfant.

  • La peur des changements dans le couple

Pour un couple sans enfant, difficile d'imaginer l'impact réel de la venue au monde d'un bébé. D'aucuns parlent de « révolution », de « tsunami » et d'un presque total épuisement, qui font craindre des bouleversements non désirés. Quand elle existe, cette peur peut faire le lien avec le manque d'intimité, de liberté, les transformations du corps de la femme, les risques éventuels pour la santé de la maman et du bébé, ou encore ceux de l'accouchement.

Vouloir un bébé : un sentiment puissant dont il faut parler

Quelle que soit la situation, faire preuve de patience et de compréhension est essentiel. Brusquer ou forcer les choses, ne le ou la fera sans doute pas changer d'avis. Pourtant, il vous appartient également de respecter votre désir d'enfant, parce que vous êtes prêt(e), par amour, parce que c'est le moment, parce que vous voulez porter la vie maintenant et pas dans des années, ou parce que pour vous, être parent fait déjà partie de votre histoire.

C'est pourquoi il faut communiquer, à deux, avec vos proches ou en allant à la rencontre d'un spécialiste du couple et de la parentalité. Parce que renoncer à son désir d'enfant peut être impossible, mais aussi parce qu'il existe peut-être un chemin sur lequel vous retrouver.

Devenir parents : un projet de vie et d'avenir

Concevoir un enfant et le regarder grandir fait sans doute partie des plus grands projets d'une vie. Pendant de nombreuses années, l'organisation de la maison, du travail et des vacances va tourner uniquement autour du planning de ce petit. Plus tard, c'est à lui ou elle que vous léguerez peut-être votre maison, lui ou elle qui sera chargé(e) de prendre soin de vous.

Alors, si l'un ou l'autre des conjoints ne veut vraiment pas d'enfant, si elle souhaite se faire ligaturer les trompes ou qu'il veut passer par une vasectomie, peut-être faut-il s'interroger sur l'avenir du couple ? Le plus important est de vous poser les bonnes questions et d'étudier votre rapport à la maternité ou à la paternité : ce bébé est-il indispensable à ma vie et à mon couple ? Quels autres projets pouvons-nous avoir en commun, outre celui de fonder une famille ? Est-ce que mon amour pour lui ou elle est suffisamment fort pour envisager la vie autrement ?