"Mon fils tremblait de peur lorsqu'il était confronté à son harceleur"
Ecrit le 12/08/2022 par La Rédaction, Modifié le 12/08/2022
Le harcèlement scolaire a souvent lieu chez les adolescents, mais cela existe également chez les plus petits, en maternelle et en primaire. Alexandre, le fils de Charlotte, en a été victime. La maman nous explique, dans cette interview, comment la situation a été gérée.
« J’aimerais sensibiliser les gens sur le fait qu’un harcèlement scolaire peut déjà débuter au plus jeune âge. Et on n’y accorde parfois pas une grande importance, parce que l’enfant est trop petit, et on se dit que c’est une simple dispute, et que ça va s’arranger. Mais ce n’est pas du tout le cas, et la suggestion que j’ai pour les parents, c’est d’être très attentif à son enfant ». Elle souhaite donc témoigner dans un but de sensibilisation.
Un changement de comportement ? Posez-lui la question !
L’année passée, le fils de Charlotte a subi du harcèlement scolaire. Elle nous explique l’importance de rester attentif(ve) au comportement de son enfant, afin de remédier au problème.
« Ça s’est passé l’année passée, quand il avait cinq ans. Il s’est retrouvé dans une nouvelle école. Ce n’était pas facile pour lui parce qu’on avait déménagé, et qu’il devait déjà s’adapter à une nouvelle école. Il était déjà un peu fragilisé à la base. Mais ça se passait plutôt bien. Sa rentrée, au mois de septembre et d’octobre, s’est bien passée. Et, en une fois, au mois de novembre, il trainait des pieds, et il ne voulait plus aller à l’école ».
« On s’est dit, au début, que voilà, c’est le changement d’école. On a commencé un peu à le questionner parce qu’il devenait de plus en plus renfermé. D’habitude, c’est un enfant qui est très ouvert, qui parle beaucoup, et qui est très éveillé. Et là, il était complètement renfermé sur un laps de temps d’une semaine. On a commencé à lui poser des questions, et là c’est venu : il y avait Victor qui lui faisait peur ».
« Puis, on n’a pas bien compris parce qu’il n’y a pas de Victor dans la classe. C’est une école qui a un système où ils font des ateliers, donc il était en troisième maternelle, avec des enfants de première et de deuxième primaire. Donc, ils sont mis dans des groupes avec des enfants plus âgés autour d’un projet. Et le fameux Victor, il était dans ce groupe-là. Il a commencé à pousser Alexandre, ou un peu à l’effrayer. Comme ils faisaient des projets ensemble, ils se connaissaient. Et il a intimidé Alexandre. »
Comment réagir ? L’importance du rôle de l’école
Pour les parents d’Alexandre, la solution a été de contacter l’école au plus vite, afin de leur faire part du problème. Les professeurs ont alors immédiatement réagi, afin d’éviter l’augmentation du mal-être de l’enfant :
« Nous, on s’est dit : on va laisser faire l’école. Si l’école n’avait pas réagi, là on aurait adressé un petit mot aux parents de Victor. Mais on ne l’a pas fait, parce qu’on s’est dit qu’on allait d’abord laisser l’école gérer cela. Et puis, on s’est aussi dit, en tant que parents, que Victor, il est encore petit aussi ! ».
« On n’est pas toujours conscient du mal qu’on peut faire pour intimider un plus petit, et donc on ne voulait pas trop vite réagir envers l’enfant, envers les parents ».
« On en a directement parlé à l’école, et alors, on a eu beaucoup de chance. Parce que, comme l’école est une plus petite structure, ils ont directement réagi. Ils ont confronté les deux enfants, et il s’est avéré qu’Alexandre tremblait de peur. Il n’y avait pas besoin de mots pour comprendre ce qu’il se passait. Et donc, ils ont sanctionné Victor, en lui enlevant ses cartes Pokémon. Ça a eu un effet directement sur l’enfant, parce qu’après deux semaines, Alexandre était à nouveau joyeux. Tout se passait bien, et Victor est maintenant bienveillant envers Alexandre ».
Un dialogue positif pour régler le conflit
Comment le problème a-t-il été pris en charge par les professeurs ? Charlotte nous parle de l’importance d’une bonne communication, dans le cas d’un harcèlement scolaire :
« Ils ont vraiment parlé avec Alexandre et avec Victor, avec leurs profs respectifs. Il y a eu un dialogue. C’était un dialogue positif parce que Victor a compris qu’il faisait du mal à un plus petit. Pour moi, il n’était pas vraiment conscient, mais je pense qu’il a compris qu’il avait fait quelque chose de mal ».
« Il n’y a pas de tabou, il faut en parler. Il faut directement réagir en tant que parents, ne pas laisser trainer les choses. Alexandre, de temps en temps, me rappelle encore que Victor, il lui a quand même fait peur. Il le suivait, il le bloquait, il le laissait tomber ».
Vous pensez que votre enfant est victime d’harcèlement scolaire ? N’hésitez donc pas à le questionner dès les premiers changements de comportement, afin de savoir où se situe le problème. En parler directement à l’école est donc une excellente idée. Les professeurs ou éducateurs pourront alors prendre directement le problème en charge, et trouver une solution grâce un dialogue constructif !
Pour des raisons de confidentialité, les noms figurant dans cette interview ont été modifiés.