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Préparation à la naissance et à la parentalité

Tout sur le liquide amniotique : rôle, composition et enjeux pendant la grossesse


Ecrit le 24/04/2024 par Family Service,
Modifié le 24/04/2024

Durant 9 mois, bébé grandit tranquillement dans une poche remplie de liquide amniotique. Un merveilleux lieu d’échanges et de vie. Mais qu’est-ce que le liquide amniotique exactement ? De quoi se compose-t-il ? Quel est son rôle ? Pourquoi est-il essentiel au développement du fœtus et au bon déroulement de la grossesse ? Réponses dans cet article.

Qu’est-ce que le liquide amniotique ?

Composition et origine du liquide amniotique

Le liquide amniotique est une substance claire et stérile qui remplit la cavité amniotique, la poche dans laquelle baigne le fœtus durant la grossesse. Sa composition est complexe. Il est principalement constitué d’eau (à environ 98 %) ainsi que de sels minéraux, de protéines, de lipides, de cellules fœtales… et d’urine de votre futur bébé.

Dès le 2e trimestre, le fœtus avale entre 200 et 500 ml de liquide amniotique par jour. Il l’élimine ensuite en urinant. Le volume du liquide amniotique varie au cours de la grossesse. Il est de 20 ml à la 7e semaine et peut atteindre 1 000 ml en fin de grossesse. À terme, le liquide se renouvelle toutes les trois heures environ.

Rôle crucial pendant la grossesse

Le liquide amniotique est essentiel au bon déroulement de la grossesse. Il permet au fœtus de se « nourrir », le protège et contribue au développement de son système respiratoire.

Fonctions essentielles pendant la grossesse

Soutien au développement du fœtus

Pour assurer un bon développement osseux, musculaire et neurologique, le fœtus doit pouvoir bouger en toute liberté, tel un poisson dans l’eau. Le liquide amniotique facilite ses mouvements. Il favorise également le développement de son goût, son odorat et son audition.

Protection et amortissement

Le liquide amniotique absorbe les chocs extérieurs et atténue les bruits, à l’image d’un coussin protecteur. Il protège, en parallèle, vos organes des coups du bébé et maintient sa température constante (37 °C). Son rôle de protection ne s’arrête pas là : le liquide amniotique agit également comme une barrière contre les infections grâce à son puissant rôle antibactérien.

Problèmes liés au liquide amniotique

Comment détecter une rupture prématurée des membranes ?

La poche des eaux se rompt de manière prématurée (avant 37 semaines d’aménorrhée) dans environ 3 % des grossesses. Cette rupture est responsable de 30 % des accouchements prématurés. Vous avez des pertes vaginales inhabituelles ? Vous constatez qu’un fin filet d’eau s’écoule de manière discontinue ? Restez attentive : une rupture ou une fissure prématurée peut avoir de lourdes conséquences sur la santé de votre bébé. Consultez sans tarder votre gynécologue ou votre sage-femme. Un simple test à l’aide d’un bâtonnet permettra de confirmer qu’il s’agit bel et bien d’une perte de liquide amniotique.

La rupture prématurée des membranes est associée à plusieurs complications :

  • une chorioamniotite avec travail prématuré et/ou souffrance fœtale ;
  • un décollement du placenta ;
  • une hypertension pulmonaire et une hypoplasie pulmonaire avec difficultés respiratoires sévères chez le nouveau-né en cas de rupture durant le 2e trimestre.

Ces complications nécessitent une surveillance médicale étroite.

Attention toutefois à ne pas confondre une fissure de la poche des eaux avec des fuites urinaires ou des sécrétions vaginales. Vous avez un doute ? Portez une serviette hygiénique pendant quelques heures. Si elle est mouillée après 2-3 heures, vous pourriez avoir fissuré la poche. Notez que le liquide amniotique est incolore et inodore, contrairement à l’urine (couleur plus ou moins jaune) et aux pertes vaginales (parfois blanches, plus épaisses).

Liens potentiels avec les complications pendant la grossesse

Des anomalies du liquide amniotique peuvent survenir et provoquer des complications telles qu’un retard de croissance in utero (RCIU), un accouchement prématuré ou des anomalies congénitales. Les deux troubles les plus fréquents sont l’hydramnios et l’oligoamnios.

  • Hydramnios : excès de liquide amniotique (> 2 litres) qui a pour conséquence de distendre l’utérus et de provoquer des contractions. Il en résulte un risque d’accouchement prématuré. L’hydramnios peut être d’origine fœtale (malformations, grossesse gémellaire) ou maternelle (diabète gestationnel, infection, prééclampsie). Une échographie permettra d’obtenir des informations sur la santé du bébé et éventuellement sur la cause de l’hydramnios.
  • Oligoamnios : diminution extrême ou absence totale de liquide amniotique (< 200 ml). Si une insuffisance de liquide peut être passagère, elle peut aussi être due à une fissure de la poche des eaux et nuire au développement du bébé. Une échographie permettra ici aussi d’y voir plus clair.

La couleur, l’aspect et l’odeur du liquide amniotique peuvent, par ailleurs, révéler une souffrance fœtale. L’équipe médicale y apportera une attention particulière.

Solutions médicales disponibles

Si la quantité de liquide amniotique est anormale, il est possible d’intervenir pour corriger le déséquilibre. Modification de l’alimentation et de l’hydratation de la future maman, médicaments pour ajuster le volume de liquide, procédures telles que l’amniocentèse pour drainer l’excès de liquide… Des solutions existent souvent.

Importance du liquide amniotique pour le bébé

Influence sur le système respiratoire du nouveau-né

L’ingestion et la respiration de liquide amniotique par le fœtus sont essentielles au développement du système respiratoire. Ces mouvements renforcent les muscles nécessaires à la respiration et permettent aux poumons de se préparer à fonctionner de manière autonome après la naissance. Qui plus est, le liquide amniotique ingéré par le bébé irrigue son système broncho-pulmonaire.

Rôle dans la formation des poumons

Le liquide amniotique est indispensable à la production du surfactant pulmonaire, une substance qui aide à maintenir les alvéoles pulmonaires ouvertes à la première respiration du nouveau-né. Le surfactant prévient le syndrome de détresse respiratoire néonatale.

Conseils pour maintenir un volume optimal de liquide amniotique

Rôle de l’hydratation et de la nutrition

Les besoins hydriques d’une future maman sont plus élevés que la moyenne. On lui conseille en général de boire 2 litres d’eau par jour. L’eau joue, en effet, un rôle dans la constitution du liquide amniotique. Une hydratation insuffisante expose au risque d’oligoamnios. Pensez-y ! Privilégiez, dans le même temps, une alimentation équilibrée et riche en nutriments essentiels tels que les protéines, les vitamines et les minéraux. Un excellent moyen de rester en bonne santé et de favoriser ainsi la production et la quantité de liquide amniotique.

Activités physiques recommandées

Des activités physiques modérées comme la marche, le yoga et la natation favorisent la circulation et soutiennent la production de liquide amniotique.

Examens médicaux pour surveiller le liquide amniotique

Amniocentèse et autres procédures diagnostiques

L’amniocentèse est l’une des procédures les plus courantes utilisées pour évaluer le liquide amniotique. Elle consiste à prélever un échantillon de liquide amniotique à l’aide d’une fine aiguille insérée dans l’abdomen de la mère sous guidage échographique. Ce liquide est ensuite analysé pour détecter d’éventuelles infections ou anomalies chromosomiques ou génétiques chez le fœtus. On peut également faire appel à d’autres procédures diagnostiques, telles que la choriocentèse, pour évaluer le liquide amniotique et la santé du fœtus.

Fréquence des examens pendant la grossesse

Des échographies régulières permettent de surveiller le volume de liquide amniotique et de veiller à la santé du fœtus tout au long de la grossesse. La fréquence des examens dépend notamment de l’âge gestationnel, des antécédents médicaux de la future maman et des résultats des tests précédents. En général, on effectue des échographies de routine au cours du 2e et du 3e trimestre afin d’évaluer le volume de liquide amniotique. Vous avez un doute ou une inquiétude ? Parlez-en à votre médecin.

Préparation mentale et émotionnelle des parents

Impact émotionnel en cas de variations du liquide amniotique

Les variations du liquide amniotique peuvent être source de stress pour les parents. Vous avez trop (peu) de liquide ? Essayez de rester zen : des solutions existent.

Soutien psychologique disponible

Les parents peuvent bénéficier de groupes de soutien ou de consultations avec des psychologues spécialisés en périnatalité pour gérer les impacts émotionnels liés aux anomalies du liquide amniotique.

Conclusion – Bien comprendre le rôle du liquide amniotique

Vous l’aurez compris : le liquide amniotique joue un rôle majeur dans le bon développement du fœtus. Il protège le futur bébé, favorise son développement osseux, musculaire et neurologique, et contribue à la formation de ses poumons. Buvez beaucoup d’eau, mangez sainement et n’hésitez pas à consulter votre gynécologue ou votre sage-femme au moindre doute.